(Rti.fr)
C’est une première dans le monde arabe. Pendant deux jours, des centaines de militants venus du Maghreb, mais aussi de Jordanie et du Liban, se sont rencontrés à Rabat pour débattre de la possible abolition de la peine de mort. Car à l’heure actuelle, aucun pays arabe n’a encore aboli la peine capitale. Un congrès organisé par l’ONG Ensemble contre la peine de mort, en partenariat avec l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) et la Coalition mondiale et marocaine contre la peine de mort.
Des avocats, des militants mais aussi des théologiens venus du Maroc, du Liban et de Jordanie ont répondu présent à ce premier congrès. L’idée : braquer les projecteurs sur la question de l’abolition de la peine de mort. Une question difficile dans les pays musulmans où la peine capitale est inscrite dans le Coran. Première étape donc, ouvrir le débat comme l’explique Rafaël Chemizazan président de l’ONG Ensemble contre la peine de mort (ECPM)
« Le fait qu’ils se rencontrent c’est de s’apercevoir qu’ils ne sont pas seuls. Ce sont des militants qui sont dans des pays difficiles, comme en Irak ou au Yémen, et où il faut en débattre. Et en débattre publiquement, ouvertement, et en particulier avec les vecteurs de la société civile, que sont les associations, les journalistes, les universitaires, mais aussi les élites politiques ».
L’espoir serait que le Maroc montre l’exemple. Des associations marocaines militent pour l’abolition de la peine de mort depuis plusieurs années. Et la nouvelle Constitution dans son article 20 affirme la primauté du droit à la vie.
Mais le chemin est encore long. La peine de mort est toujours prononcée dans le royaume, même si aucune n’a été exécutée depuis près de 20 ans.