Le Roi Mohammed VI souffle fin juillet, la treizième bougie de son règne. La célébration de cet anniversaire constitue souvent pour les Marocains, l’occasion de dresser le bilan de ce qui a été déjà fait ou doit encore se faire dans le proche avenir. Le point de repère est l’année 1999, date d’intronisation du Roi Mohammed VI. Quoi qu’on puisse dire sur le Maroc et ses failles, le changement est réel et partout visible. Dans les quatre coins du pays, les mégaprojets et des centaines d’autres projets de petite ou moyenne dimension, poussent comme des champignons. Le Maroc, commente un ancien diplomate qui écoule paisiblement sa retraite dans une résidence côtière de Rabat, traverse actuellement une étape qui ressemble à celle où l’Espagne qui venait de quitter l’ère franquiste, s’était totalement métamorphosée après son admission à l’Union européenne. Malgré le peu de moyens financiers dont il dispose, le royaume chérifien a pu franchir un bon bout de chemin sur la voie du développement et de la démocratie. Le grand mérite revient selon le diplomate européen, non aux gouvernements qui se sont succédés au pouvoir ces treize dernières années, mais principalement au Roi Mohammed VI qui détient encore de larges pouvoirs en dépit des derniers changements institutionnels.
La nouvelle Constitution adoptée le 1er juillet 2011, a en effet introduit de profonds changements tout en consacrant l’équilibre des pouvoirs. Le législateur marocain a su faire la part des choses en instaurant un partage du pouvoir entre le palais, le gouvernement et les autres instances dirigeantes ou représentatives du pays.
C’est pour ces raisons, relève le diplomate, que le printemps arabe est passé au Maroc, presque inaperçu ou du moins, sans effusion de sang, contrairement à d’autres pays arabes. C’est aussi pour les mêmes raisons, que le Royaume chérifien a su maintenir le rythme de son développement économique et social alors que la crise économique sévit à moins d’une dizaine de kilomètres au nord de ses côtes. Pour preuve, à cette date, aucun des mégaprojets programmés n’a été annulé pour des motifs d’austérité.